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Tranches de Vie
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Tranches de Vie
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16 septembre 2015

Enfin.

aut

Ce soir, le temps semble agité. Le vent est fort. Chaud et fort.

J'ai lâché la chienne dans le champs. Le vent la rend un peu folle. Elle n'arrête pas de courir dans tous les sens, en essayant d'attraper les feuilles que le vent éparpille.

Maxime me sert la main. Un peu fort, je dois l'admettre. Mais cela ne me dérange point. J'aime le contact avec sa peau chaude, un peu rugueuse au niveau des doigts.

Il a de belles mains, Maxime. Ces doigts longs et fins qui enlacent les miens, un peu trop courts et boudinés en comparaison. Les mains d'homme. Ces ongles coupés court, cette petite bosse au niveau du majeur. Je l'effleure avec délicatesse. Rien qu'au toucher, je sais reconnaître ses doigts.

Il me dépose un baiser sur la tête. Juste là, sur ma raie droite, sur mes cheveux un peu décoiffés.

 
Tout à l'heure il m'a accueilli avec une bouteille de vin mousseux, quand je rentrais du travail. Finalement, c'était une bonne idée de lui donner les clefs de mon appartement. Il y est vite pris ses aises.

- Qu'est ce qu'on fête ?, lui dis-je, à peine franchi le pas de porte.

- Ton sourire, me répond-il, le visage fendu en un rictus.

- Mouais. Tu sais, le romantisme c'n'est pas mon fort.

J'ai toujours eu un don pour casser net toute tentative de séduction.

- Je n'y peux rien. La faute à ton sourire.

En effet, je souris. Cela faisait longtemps que l'on ne m'avait pas accueilli ainsi à la maison. Vie de célibataire endurcie oblige. Seule ma chienne venait me trouver dans l'entrée, en essayant de me refourguer un de ses jouets. Elle est gentille, ma chienne. Elle a même eu la courtoisie de ne pas attaquer les parties génitales de Maxime quand ce dernier s'était glissé dane mon appart pour me faire une surprise. Elle ne s'y attendait pas! Cela faisait des années qu'un homme n'avait pas franchi ma porte. Mon instinct de protection peut être. La loose...

Aujourd'hui, c'est différent.

Hier, lors de nos batifolages avec Maxime, je lui ai glissé une clé dans la paume de sa main. Toujours en me servant de mon sourire, tel un accord tacite qui voulait dire que je baissais la garde. Enfin.

 Le vent est vraiment fort ce soir. Il me fouette le visage avec mes cheveux, ce qui me fait une tête complètement ahurie. Maxime semble amusé par le spectacle. La chienne s'éclate comme une folle dans le champs. Elle essaie d'attraper des feuilles virevoltantes, échoue et éternue bruyamment.

 Le vent est chaud mais je frissonne.Maxime glisse ses doigts le long de mes bras, jusqu'à mes épaules. Il les attrape fermement et m'attire vers lui. Le vin mousseux de tout à l'heure me monte un peu à la tête. Détendue et insouciante, je me laisse faire. La chienne, lassée par la course après les feuilles, revient un peu pataude et essaie de se glisser entre nos jambes.

Le vent s'intensifie. Il remue les arbres et secoue les branches qui semblent être à deux doigts de s'effondrer. Je suis fascinée par le spectacle. Je reste transie, près d'un bosquet, complètement décoiffée, lèvres desséchées, épaules emprisonnées dans les mains d'un homme. Malgré la force de ses rafales, le vent m'apaise. J'ai l'impression d'avoir enfin trouvé mon équilibre.

Je me sens bien.
Je suis bien.
Enfin.

 

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